Les réseaux familiaux « Hloua » de la côte béninoise dans les migrations de pêche en Afrique de l’Ouest et du Centre : entre continuité et rupture Auteur(s) : Alladatin, Judicaël Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : Le débat théorique sur les migrations et la famille connait une ambivalence allant du postulat de la migration comme une logique « individualiste » et de distanciation de la famille à celui de la migration vue comme une stratégie de survie portée par le réseau familial. C’est dans le but de contribuer à ce débat que le présent texte aborde l’analyse du processus migratoire sous l’angle des stratégies déployées par les migrants « Hloua » de la côte béninoise. Quatre dimensions ont particulièrement retenu notre attention : la prise de décision, le financement et l’organisation du voyage, l'intégration dans le milieu d’accueil, et les rapports maintenus avec le milieu d'origine.L’analyse s’appuie sur les récits de migration collectés auprès de migrants de retour ou de membres de familles restés au village, ceci dans le cadre d’une enquête plus large sur la pauvreté et les stratégies de survie dans le milieu de la pêche artisanale (Avloh, Ayiguinnou et Agoué) au Bénin. Cette analyse de récit a été complétée par des analyses de type quantitatif sur la fréquence des recours pour l’organisation et la prise de décision, la fréquence de recours pour l’insertion résidentielle et professionnelle, et le montant des envois de fonds. Les résultats montrent la place centrale du réseau familial le long du processus migratoire depuis la prise de décision, l’organisation du voyage, le « confiage » de la femme et des enfants du migrant, à l’établissement résidentiel et l’insertion professionnelle dans le milieu d’accueil. Ce réseau organise et structure efficacement le phénomène migratoire en intervenant lors des étapes décisives. Cependant, une fois insérés, les rapports maintenus avec le réseau familial se limitent pour la plupart à une solidarité affective, caractérisée par des contacts téléphoniques ou transferts de message et quelques envois de fonds largement en deçà des attentes. Ce qui fait dire de plus en plus que le migrant diminue le capital social de la famille sans pour autant y contribuer de façon substantielle sur le plan financier : Un paradoxe qui pourrait bien trouver son explication dans les recherches futures sous une perspective dynamique des migrations. The theoretical debate on migration and family is ambivalent. Migration can be seen from an “individualist’’ and distant logic of the family or, on the other hand, migration can be viewed as a strategy of survival for the family network. It is in the objective of contributing to this debate, the present article will analyze the migration process from a migrant strategy perspective, more specifically from the perspective of the “Hloua” migrants off the Benin coast. Four dimensions are of particular interest: the decision making process, the cost and organization of the trip, integration in the host community and the maintenance of relations with the host community. Within a large scale research on poverty and the strategies of survival of artisan fishing (Avloh, Ayiguinnou et Agoué) in Bénin, the present analysis is based on migration stories collected from returning migrants or from family members still living in the village. This story analysis has been completed with quantitative analyses on the frequency of the use of organization and decision making, the frequency of the use of residential and professional insertion, and the amount of remittances. The results show the central place of family ties during the migratory process from the start of the decision making process, the travel planning, the entrusting of the women and children of the migrant, to the residential establishment and the professional insertion in the host society. This network organizes and structures efficiently the migratory phenomenon by intervening during the decisive steps. However, once inserted, the connections maintained with the family network are limited for the majority to an affective solidarity characterized by telephone contacts or message transfers, and sometimes remittances sent back largely lower to the family’s expectations. This results more and more in the migrant diminishing the social capital of the family without always contributing in some substantially way on the financial side. A paradox which could find its explanation in future researches under a perspective of migrations’ dynamics. Bénin Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.5785 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/5785 | Partager |
L’exploitation du Raphia dans la forêt marécageuse Hlanzoun : entre contribution au développement socio-économique et dégradation des ressources naturelles Auteur(s) : Alladatin, Judicaël Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Résumé : L’exploitation commerciale des produits forestiers non ligneux a animé et anime encore au plan international les débats sur la gestion durable des forêts, notamment par son apport en matière de conservation, d’amélioration des conditions d’existence des populations locales et de gestion participative. Cependant, l’exploitation commerciale des PFNL soulève la problématique de la durabilité tant au plan écologique, économique que sociopolitique. La présente recherche traite de cette problématique en prenant comme PFNL d’illustration le raphia dans la forêt marécageuse Hlanzoun. Elle vise à analyser la durabilité socio-économique et environnementale de l’exploitation du raphia dans la forêt marécageuse « Hlanzoun ». La méthodologie utilisée est une combinaison d’approches quantitatives et qualitatives. Les outils d’analyse de données utilisés sont entre autre, la statistique descriptive, l’analyse filière des revenus d’exploitation et des valeurs ajoutées et l’analyse du système socio-écologique. Nos résultats montrent que le raphia est une plante à usages multiples. Que ce soit les feuilles, les fibres, la sève ou le tronc, tout ou presque peut être valorisé sur le raphia. Au niveau des villages riverains du Hlanzoun l’exploitation de la sève du raphia et sa transformation en alcool alimentaire est de loin le type d’usage qui procure le plus de revenu malgré le fait que les autres types d’usages mobilisent un nombre plus important d’acteurs. L’exploitation commerciale de ce PFNL se déploie suivant une organisation relativement simple et avec des caractéristiques propres à la plupart des activités de la petite production marchande des économies sous-développées en crise. Cette exploitation est essentiellement articulée autour des coupeurs/collecteurs, des intermédiaires commerciaux, des agents de transformation/conditionnement et des consommateurs des produits finis. La contribution annuelle totale de la filière raphia au développement a été estimée à 192 429 633 Fr. CFA (environ 385 000 dollar) et les revenus d’exploitation de tous les acteurs ont un signe positif malgré le faible niveau de technologie et de formation. Le raphia apporte donc des revenus relativement importants aux divers acteurs en dépit des handicaps de la filière et du déficit d’équité dans la répartition des richesses produites. Au plan de la gouvernance, on note un déficit d’instances, de règles et de procédures, dont l’effectivité et la légitimité sont clairement établies. Cet état de chose laisse le parc à raphia dans un régime d’accès « libre » mais seulement pour les riverains ; nous nous retrouvons donc en présence d’un système de cueillette, caractérisé par l’exploitation de plants immatures et la surexploitation, mettant en péril la capacité de renouvellement de la ressource et même l’avenir de la filière. On note cependant un effort de contrôle de l’accès des non riverains et des tentatives d’adaptation des riverains. En effet, le nombre d’exploitants est passé de 148 à 92 entre 2008 et 2010 et le nombre de pieds de raphia saignés est passé de 15 452 à 8 832 durant la même période. Au total, l’exploitation du raphia dans le Hlanzoun s’inscrit dans un environnement défavorable par rapport aux exigences de développement durable d’une filière de PFNL. Mais les divers acteurs sont à présent conscients de la nécessité d’agir pour une meilleure réglementation de l’accès et de l’exploitation. The commercial use of non woody forest products is a crucial issue in the international debate on the sustainable management of forests. These products are supposed to contribute to conservation by improving local populations’ livelihood and their involvement in forest management. This study lies within the scope of two South-South Cooperation projects (PSC 22P07 and PSC 03T08) implemented by the CEBEDES NGO with the financial support of the Kingdom of the Netherlands. It aims at analyzing the socioeconomic and environmental sustainability of the raffia stands management in the swamp forest "Hlanzoun ". This small forest is located in one of Benin southern Wetlands in the municipality of Zogbodomey.The methodology to assess raffia socioeconomic performances relies on the estimation of the values added within the raffia value chains. Stakeholders at every segment of the value chains have been surveyed on the incomes obtained out of raffia. The methodology to assess the sustainability of the management relies on a simple indicator measuring the ratio of younger to elder palms. Palms in stands have been counted according to their age group. The survey confirms that raffia is a multi-purpose plant used for its leaves, fibers, sap and trunk. In villages at the borders of the Hlanzoun forest, harvesting the raffia sap on standing palms and processing it into alcohol are a major income generating activity. Alcohol is then marketed through a network of collectors, wholesalers and petty traders up to the consumers. The contribution of raffia to local and regional development was estimated by the total incomes generated at 192.429.633 F CFA. All stakeholders earn positive and significant incomes in spite of the low level of technology and skills, but traders receive a large share of the wealth produced. As regard to governance, "free" access only concerns residents and efforts are made to control the access of non-residents. One notes a deficit of legitimated authorities, rules and procedures for a sustainable use: Restrictions on the harvest of immature palms are not anymore enforced and it endangers the renewal capacity of the resource. But at the same time, the number of operators seems to be decreasing (from 148 to 92 between 2008 and 2010, whereas the number of harvested raffia palms decreased from 15,452 to 8,832 during the same period). A self-regulation might occur, due to the fact that a livelihood of local people relies on a diversity of income generating activities. In total, the operation of Raffia in Hlazoun is in an unfavorable environment with the requirements of sustainable development in a sector of NTFF. But the various actors are now aware of the need for action to better regulate access and operation. Bénin Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.5556 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/5556 | Partager |
La façade caraïbe de l’Amérique centrale : fragmentation ou intégration « régionale » Auteur(s) : Alladatin, Judicaël Cunin, Elisabeth Dehoorne, Olivier Dubesset, Eric Gandoulou, Justin-Daniel Gomes, Roxanne Ileana Nuñez Almendarez, Karen Le Masne, Camille Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.5685 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/5685 | Partager Voir aussi |
Tourisme, culture(s) et attractivité des territoires Auteur(s) : Alladatin, Judicaël Augier, Dominique Breton, Jean-Marie Catrina, Sonia Cherki, Khalid Faouzi, Hassan Guilland, Marie-Laure Kacemi, Malika Éditeur(s) : Université des Antilles Études caribéennes Droits : info:eu-repo/semantics/openAccess urn:doi:10.4000/etudescaribeennes.5372 http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/5372 | Partager Voir aussi |